Fin décembre 2022, le Premier ministre d’Israël Benjamin Netanyahou est revenu au pouvoir grâce à ses liens tissés avec des formations politiques religieuses et d’extrême-droite. Quel est l’impact de la droite religieuse sur la politique du gouvernement israélien ? Décryptage.
Sans les liens tissés avec le sionisme religieux, Benjamin Netanyahou ne serai pas redevenu Premier ministre d’Israël. Lors des élections législatives de novembre 2022, la liste “Sionisme religieux” s’est imposée comme la troisième force politique d’Israël avec près de 11% des voix, soit un demi-million de votes. De six sièges aux Parlement, les partis composant le sionisme religieux sont passés à 14 sièges. Il faut plus de 60 sièges à la Knesset pour constituer une majorité.
“Le système électoral en Israël est construit d’une telle façon que les gens sont élus à la proportionnelle, explique David Chemla, fondateur de l’organisation de Juif européens solutions à deux États JCall. Si votre liste électorale n’obtient pas un nombre suffisant de votes, vos voies sont perdues.”
La candidature commune des différents partis du sionisme religieux leur a donc permis d’avoir “un score relativement remarquable”, selon David Chemla. “Netanyahou a constitué un gouvernement avec leur soutien, continue-t-il. Sans eux, il n’a plus de majorité, son gouvernement tombe et il repart aux élections.” La coalition qui soutient le gouvernement compte 64 sièges.
Outre le système électoral israélien, comment expliquer la montée en puissance du sionisme religieux en Israël ? Vincent Lemire, historien et directeur du Centre de recherche français à Jérusalem explique que les partisans des partis sionistes “ont une démographie extrêmement dynamique.”
“Une femme peut parfois avoir entre 5 et 8 enfants, avec une période de fécondité qui commence très tôt, détaille-t-il. C’est absolument exponentiel.” Par ailleurs, “la perte d’influence du sionisme de gauche à la suite de l’échec du processus d’Oslo” peut aussi être une explication plausible selon l’historien.
Le sionisme de gauche a été incarné par le parti travailliste qui a dominé pendant près de 50 ans la vie politique dans le pays. Les accords d’Oslo, finalisés en 1993, ont entraîné la création de l’autorité palestinienne et l’établissement du cadre d’un processus de paix.
Source: TV5Monde